“ Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ” Gandhi. « Changer le monde commence par se changer soi-même », L’Aube du temps qui vient (1989) de Roger Mondoloni.
On nous donne en pâture aujourd’hui de la donnée, là où hier on avait de l’information (données consolidées, vérifiées, traitées, organisées). On nous abreuve de scènes de violence, de fake news… On nous abrutit de messages politisés, incantatoires et manipulateurs… Cet état de fait ne nous empêche-t-il pas de trouver des solutions, de passer collectivement de la méconnaissance à la connaissance et individuellement à la connaissance de nous-même… tel les Hommes dans la Caverne (voir Allégorie de la caverne de Platon) ?
N’est-il pas temps de se changer soi-même… si on veut construire un monde plus humaniste, équitable, vivable, responsable, durable. Et si on s’inspirait des Dijkstra pour écouter notre vrai nature et dresser notre propre carte du monde !
Bellman-Ford et Dijkstra pour illustrer les modes de communication
Pour illustrer ce changement, prenons un exemple, dont le fond n’est pas important et dont seule l’idée est à retenir : c’est l’exemple relaté par Olivier, expert réseau et communication internet, des deux types de routage IP (Bellman-Ford et Dijkstra).
Le routage internet est le mécanisme par lequel des chemins, appelés « route » sont sélectionnés dans un réseau pour acheminer les données d’un expéditeur jusqu’à un ou plusieurs destinataires. Il nécessite un algorithme « d’approximation » qui permet de trouver une « bonne » solution avec moins de complexité possible. Vu de l’extérieur, l’algorithme de Bellman-Ford ou celui de Dijkstra font la même chose : ça achemine des messages. Mais intrinsèquement, c’est différent :
- Dans le cas de Bellman-Ford, on écoute le monde en permanence pour savoir ou envoyer son paquet IP.
- Dans le cas des Dijkstra, on prend connaissance du monde, puis on établit sa propre carte du monde, et enfin seulement on envoie son paquet IP.
Communication et écoute de soi
Notre nature humaine profonde est de type Disktra. Mais dans le monde moderne dans lequel nous vivons, les informations nous viennent pré-mâchées, de l’extérieur (réseaux sociaux, radio, TV, presse spécialisée ou gratuite…). Elles nous poussent à fonctionner en mode Bellman-Ford. Nous ne lisons plus assez en nous. Nous oublions notre créativité, arc-boutés sur les schémas du passé ou les routes pré-établies. Nous nous écartons de notre vrai nature et notre vraie force. Quand elle refait occasionnellement surface, elle se traduit par de la rébellion, de la violence, de l’agressivité, des querelles… contre-productives, détruisant le lien sociétal.
Il nous faut reprendre le temps de nous écouter intérieurement, d’écouter les autres (ouverture), de nous laisser la possibilité d’explorer notre vrai nature, d’avoir notre libre arbitre, de tenir compte de nos émotions, de notre cœur et de nos tripes…. portés par l’intérêt individuel et aussi collectif. Il nous faut analyser les situations, s’informer, croiser les sources, mesurer les tenants et aboutissants, vérifier l’information. Il faut oser sortir de la caverne de Platon, nous-ré-éduquer (e-ducere, «conduire hors de », s’élever hors de la caverne de sa méconnaissance et de sa dépendance).
Vous ne pourrez plus dire que vous ne le saviez pas.