Référendum oui, sans oublier d’être dans l’action.
Pour illustrer, la citation d’Edgar Morin « Dis-le moi, je l’oublie Montre-le-moi, je le retiens Implique-moi, je le comprends ».
Voter aujourd’hui, éclairés des impacts sur demain (environnement, social, industriel…).
Sans vexer personne, ne sachant plus trop qui est le sage et qui est l’idiot, j’illustre par ce proverbe chinois « le Sage montre la Lune, l‘idiot regarde le doigt ». Certes, sans oublier la fin du mois mais en se préoccupant quand même un peu de la fin du monde, de l’Europe ou de la France.
Sur des sujets où on est personnellement et directement engagé ou en se mettant à la place de ceux pour lesquels on décide, riche, pauvre, patron, salarié… Que feriez-vous à leur place ?
Pour illustrer, sans faire de politique ou prendre parti, juste pour éclairer le propos avec la blague du communiste : « un capitaliste demande à un communiste. « si tu avais deux maisons qu’en ferais-tu ? Une pour moi et une pour le parti. Et si tu avais deux voitures ? Une pour moi et une pour le parti. Et si tu avais deux terrains ? Un pour moi et un pour le parti. Et si tu avais deux vélos ? Ne déconne pas, les deux vélos je les ai »
Et toujours avec excellence, sans jamais baisser les bras
« Lorsque tu fais quelque chose, sache que tu auras contre toi, ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui voulaient le contraire, et l’immense majorité de ceux qui ne voulaient rien faire. » (Confucius)
Référendum, consultation, concertation… sont des procédés démocratiques permettant de demander un avis, solliciter un choix … au niveau d’une entreprise, d’un État… Faut-il consulter ? Sur quel sujet ? Qui ? Quand ? Si c’est utile dans certains cas, ce n’est pas toujours simple ! Et on n’a pas toujours non plus la participation attendue. Les clés pour un référendum réussi ? En voici quelques unes …. ou tout au moins des leviers de bon sens ! Enfin, apparemment pas pour tout le monde… vu la cafouillage ambiant.
Limites et aberrations du référendum ?
Des référendums qui en valent la peine. Voici quelques exemples de la vie, pour cerner les limites des consultations :
- Chez les Couvins (mère, père et 3 ados), on détermine les repas par référendum. On y mange pâtes, hamburgers et pizzas à chaque repas.
- Depuis que Monsieur Dupuis fait un référendum avant chaque action (course, ménage, entretien….), il passe plus de temps à consulter qu’à agir. Et lasse tout le monde.
- Frère Jacques fait un référendum municipal pour savoir quel arbre planter sur la place de l’église. C’est finalement un « micocouliers à poil raz du Japon » qui sera planté. Et qui mourra 2 semaines après pour cause de conditions climatiques inadaptées.
- Maître Corbeau fait un référendum auprès des élèves pour savoir s’ils veulent ou non aller à l’école. Ils votèrent « non » à une large majorité.
Réclamer des référendums alors qu’on ne vote même pas ? Les élections, dans les États démocratiques, sont également un moyen d’exprimer son choix. Et pourtant en France, aux européennes, l’abstention varie de 40 à 60 %, aux présidentielle de 12 à 30 % et aux législatives de 20 à 60 % ! Le vote blanc ne représente lui que 2 à 6 % des votants ! Ce n’est pas mieux dans les entreprises, qui pratiquent les consultations et concertations régulièrement : mobiliser une majorité de salariés pour collecter leurs avis, leurs idées, leurs propositions ou leurs choix, avec une participation représentative relève du challenge !
Pourquoi de s résultats de consultation évidents mais irrationnels ?
- Dans le cas des Couvins, les ados sont majoritaires et peu sensibles aux questions de diététique et pas conscient des impacts de leur choix sur leur santé à moyen terme . Leur choix est donc intuitif et dans l’instant présent.
- Pour Monsieur Dupuis, les référendums à répétition sur les choix du quotidien sont chronophages et stériles.
- Dans la cas de Frère jacques, à vouloir collecter l’avis des administrés sur un sujet dépassant leurs compétences, le choix ne peut être qu’irrationnel.
- Entre facilité et labeur, maître Corbeau aurait pu se douter que le choix se porterait systématiquement sur la facilité avec des élèves non éclairés sur les bienfaits de l’école.
Quelles solutions pour un référendum pertinent ?
De nombreuses solutions existent. Les principales sont les suivantes :
1) des référendums en cohérence avec un sens global et partagé. Un référendum sur un sujet donné n’a de sens que si on connaît la ligne de conduite globale, la finalité d’ensemble, le cap à tenir. Des référendums sur les choix environnementaux, les mesures sociales ou fiscales, la ré-industrialisation du pays, la protection de l’agriculture… ne peuvent se faire que si on partage un même devenir pour la France à 5, 10 ou 20 ans. Et que ça ne change pas tous les quatre matins au gré des humeurs ou caprices ou copinages… de tel mouvement, ministre, parti, président…Un premier référendum pourrait donc être : quel devenir pour la France à 10 ou 20 ans. Voir mon post « donner du sens«
2) des référendums uniquement sur des sujets complexes. Le choix des sujets à traiter ne se tire pas à la loterie, selon l’humeur ou l’actualité. Toute organisation a habituellement trois types de sujets à traiter : des sujets simples, des sujets complexes et des sujets compliqués. Un avion, un satellite, … c’est compliqué ! Mais ça se résout avec du temps et/ou de l’expertise. Le corps humain, le système solaire, c’est complexe. Un problème complexe se résout par une intelligence collective. Le référendum est approprié à ce seul cas, laissant les problèmes simples aux opérationnels dont c’est le métier et les problèmes compliqués aux experts. Voir complexe-compliqué sur le blog de mon partenaire Olivier Zara, Axipopole.
3) des référendums maximisant la participation. Seuls des enjeux compris et partagés par tous les consultés, une continuité de politique (évitant changements et alternances incessantes), un climat de confiance (exemplarité des commanditaires et organisateurs…), un engagement réel et collectif de la population consulté (voir point 1) sont de nature à maximiser la participation de tous (et pas des seuls contradicteurs, contestataires ou extrêmes), à limiter l’abstention et à avoir des votes éclairés et de progrès (et non d’impulsion, de rejet ou de contestation).
4) des référendums auprès de populations éclairées. Pour pouvoir décider en connaissance de cause, il faut savoir de quoi on parle. Taxes, retraite, assistance sociale, règles fiscales… ne peuvent se décider qu’en connaissant précisément les conséquences. Et pour cela, il faut déjà susciter l’intérêt des citoyens : intéresser les concitoyens à la finance, l’écologie, la fiscalité, la macro-économie… n’est déjà pas une mince affaire. Puis éduquer, expliquer, démonter… les tenants et aboutissants avec des mots simples, compréhensibles. Et représentatifs des différents courants de pensées.
5) des référendums en ayant confiance dans la communication. Fake news, infos, intox, règlements de compte entre amis, calife à la place du calife, procédés mafieux… tout est bon à qui veut le pouvoir (voir la guerre des étoiles et le côté obscur de la force). Un référendum ne peut s’engager que si les principes de communication inspirent confiance, tant en amont, dès les débats préalables, qu’en aval sur l’interprétation des résultats.
Vous ne pourrez plus dire que vous ne le saviez pas.