Alors plutôt qu’aller jeter des pavés dans la marre, broyer du noir, défendre l’indéfendable, accepter l’intolérable, espérer le miracle, tout attendre des autres, mieux vaut œuvrer positivement et avec respect à la construction d’un monde meilleur, chacun à son niveau, avec ses propres moyens. L’effet papillon fera le reste.
On peut être désabusé, excédé, mécontent, acculé…. Dans tels cas plusieurs réactions possibles. Les deux extrêmes sont « intolérance » et « respect »
Faut-il laisser l’intolérance devenir la norme?
« Droit de retrait » abusif (sans danger grave et imminent), manifestation sans déclaration préalable, grève sauvage (non respect du travail des non grévistes, casse, …), blocage, caillassage… Quelles qu’en soient les raisons, même les plus légitimes, tous ces comportements sont répréhensibles… Même avec les meilleurs intentions du monde, le pacifisme le plus idéal, ils conduisent à des affrontements, des conflits, des guerres civiles… dont personne ne sort vainqueur. Et pourtant une fois, deux fois, trois fois… on tolère, on accepte, pas de sanction, ça s’envenime, ça dégénère… et l’intolérable devient la norme. De part et d’autres, on s’y habitue, on supporte, on laisse faire, on trouve ça normal…
Entre les deux « clans », se trouve cette masse de citoyens, salariés, dirigeants, étudiants, commerçants qui n’ont rien demandé, qui voudrait vivre et gagner normalement leur vie mais il ne peuvent pas. Il doivent rester chez eux, rater leurs examen, perdre des contrats client, perdre des jours de travail, perdre des ventes, rater leur forum ou conférence préparée depuis plusieurs mois… bref subir la dictature de la rue ou du pouvoir… Est-ce normal d’en arriver là et d’agir ainsi ?
En quoi est-ce un problème ?
- Parce que les blocages, casses, perturbations ou pourrissement de situation sont la seule chose qui reste quand on n’a plus d’arguments.
- Parce que les motifs même légitimes font l’objet de récupération politique, syndicale…
- Parce qu’il est difficile de mesurer les conséquences de ses actes.
- Parce que même si les causes sont légitimes sur le fond (ce n’est pas la sujet ici), les méthodes de voyous n’ont jamais fait avancer les choses, au contraire.
- Parce que les revendications individuelles ou d’un groupe doivent être mises en balance avec les intérêts du collectif, de la majorité, du pays, de l’Europe pour peser et être fort face à la concurrence mondiale. On a tous à perdre à affaiblir le collectif.
- Parce qu’il faut dépasser les clivages, rassembler nos forces pour être unis et forts (« ensemble, on va moins vite mais on va plus loin »).
- Parce qu’on a le droit de faire grève, de manifester.. mais on a aussi le devoir de le faire dans le respect et dans le cadre des principes démocratiques.
- Parce qu’au niveau des individus, « ma liberté s’arrête où commence celle d’autrui » (Sartre), et que si on a le droit de penser ce qu’on pense et de le dire, les autres ont le droit de ne pas être d’accord et de vivre leur vie normalement.
- Parce que lorsque ça dégénère, on ne peut plus revenir en arrière et regretter ne sert pas à grand chose.
- Parce que personne ne veut qu’un jour, pour X ou Y raisons quelqu’un m’empêche de sortir de chez moi, d’aller travailler, de partir en congés … ou qu’un autre m’impose « sa » dictature pour des raisons qui lui sont propres, bonnes ou mauvaises. « ne fait pas aux autres ce que tu ne veux pas qu’on te fasse ».
Quelles sont les alternatives ?
- Respecter, les autres, les règles, les lois. Utiliser tous les moyens démocratiques pour parvenir à exprimer ses idées.
- Réfléchir aux conséquences des ses actes et s’assurer qu’on est en bien mesure de les assumer.
- Manifester, revendiquer, s’exprimer « pour quelque chose » et non pas « contre quelque chose ».
- Exprimer un mécontentement, une insatisfaction, un raz le bol, une crainte… c’est normal… si on s’efforce d’être rationnel, objectif et de proposer des solutions. Râler pour râler ou crier à l’injustice n’a jamais fait avancer les choses.
- Exprimer ses idées dans le respect et la dignité par exemple en portant un brassard, un dossard, un signe distinctif pendant des jours, semaines ou mois n’est-il pas plus impactant et positif que de tout casser, bloquer, tuer… ? Un gilet jaune… ou pourquoi pas un bleu de travail ?
- Être ouvert de part et d‘autre au partage d’idées, la collaboration, l’intelligence collective
- Co-construire et pour cela donner des idées, confronter les points de vue, apporter des avis… La communication numérique le permet aujourd’hui… Poster des avis, des solutions, des idées plutôt que de publier ce qu’on a cassé, bloqué, détruit ou brûlé…
- Agir c’est à dire mettre en œuvre ce en quoi on croit. Et on se rend vite compte que « la critique est facile et l’art difficile ».
- Se persuader que les vraies solutions s’appuient toujours sur des valeurs élémentaires à la portée de tous : travail, courage, confiance, équité, humanisme, collaboration.
- Infuser. Quand on pense qu’on a de bonnes idées, on les met en œuvre, on montre qu’elles sont bonnes à la lueur des résultats obtenus, on le fait savoir dans son entourage et de proche en proche les bonnes idées se propagent